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Votre place en tant que membre de l’entourage

Voici quelques repères qui peuvent vous guider selon :

  • la situation et le lien que vous avez avec votre proche handicapé,
  • l’existence ou non d’un accompagnement spécialisé pour ce proche.

Ainsi, votre rôle n’est pas le même que vous ayez ou non un lien juridique avec la personne handicapée. Il peut aussi être différent selon la nature de votre lien avec elle.

Votre rôle selon l’existence d’un lien juridique entre vous et votre proche handicapé

Si vous n’avez pas de lien juridique (vous êtes juste un ami, son compagnon ou sa marraine par exemple)

Vous pouvez bien sûr conseiller et aider, mais vous n’avez pas d’obligation particulière autre que celle qui existe pour n’importe quel citoyen : respecter sa vie privée et intervenir si vous pensez qu’elle est en danger.

Respecter sa vie privée, ça veut dire :

  • ne pas l’empêcher d’avoir les fréquentations qu’elle souhaite,
  • ne pas intercepter ses courriers ou messages électroniques,
  • et, d’une manière générale, ne pas se mêler de ce qui la regarde, sauf si elle vous le demande.

Chacun a le devoir de porter assistance à une personne en danger.
Plus encore si cette personne est vulnérable du fait de son jeune âge, d’un âge avancé ou de son état de maladie ou de handicap.

Concrètement, ce devoir se présente sous la forme :

  • d’une assistance directe (faire cesser une violence si le danger est immédiat)
  • ou d’un signalement d’informations préoccupantes aux autorités (par exemple prévenir la gendarmerie qu’une personne handicapée que vous connaissez paraît être agressée par son compagnon).

Si vous avez un lien juridique avec la personne handicapée (lien de parenté, d’alliance ou mesure judiciaire de protection)

Vos droits et obligations sont un peu différents et dépendent de ce lien juridique.

  • Les parents d’un mineur ont des responsabilités quant à son éducation.
  • Les époux ont une obligation morale d’assistance mutuelle.
  • Le curateur a un rôle de protection et d’assistance de son protégé.
  • Le tuteur a un rôle de protection et de représentation de son protégé.

D’une manière générale, chacun est libre de sa vie affective et sexuelle car il s’agit d’une liberté fondamentale.

Mais ces liens peuvent avoir des conséquences sur la vie amoureuse et sexuelle d’un proche, handicapé ou non.

Par exemples :

  • Les parents d’un enfant mineur ne peuvent pas faire obstacle à sa vie amoureuse et sexuelle, mais ils peuvent limiter ses fréquentations. Ils ne peuvent pas non plus lui interdire l’accès à une éducation sexuelle.
  • Les parents d’un adulte handicapé peuvent continuer à jouer un rôle de conseil, mais n’ont aucune autorité sur sa vie amoureuse et sexuelle.
  • Un tuteur ne peut pas empêcher la personne handicapée sous tutelle de vivre avec qui bon lui semble, sauf si cela présente un danger particulier pour elle.

Pour plus de précisions, consultez les pages juridiques de ce site.

Votre rôle selon l’existence ou non d’un accompagnement spécialisé

Si votre proche est accompagné par un service ou accueilli dans un établissement médico-social, cela veut probablement dire qu’il bénéficie déjà d’une aide dans le domaine de sa vie amoureuse et sexuelle.

Mais vous pouvez vous en assurer en posant des questions à l’équipe qui s’occupe de lui ou en demandant à lire le projet de service ou d’établissement.

Vous avez la possibilité de signaler au personnel des éléments à prendre en compte dans son projet. Mais sans vous immiscer dans la vie intime de votre proche, même s’il s’agit d’un mineur ou que vous en êtes le tuteur, et sans empiéter sur le domaine de compétences des professionnels.

Une concertation peut avoir lieu entre vous et les professionnels, car dans bien des cas il est utile d’apporter des éléments à prendre en compte.

Les professionnels ayant pour mission de privilégier l’autonomie des personnes handicapées, il est normal qu’ils veillent au respect du “jardin secret“ de votre proche.

Concrètement, cela veut dire que vous pouvez faire part des tensions qui vous semblent en lien avec des frustrations amoureuses et sexuelles. Vous pouvez dire s’il a déjà ou non bénéficié d’une éducation sexuelle. Et vous pouvez expliquer ce qu’il a vécu de positif ou de négatif dans sa vie personnelle.

Les professionnels en tiendront compte et cela éclairera leur propre approche.

Par contre, ils ne vous diront pas forcément, surtout si l’intéressé ne le veut pas, que votre proche a une liaison avec un autre résident, qu’ils l’ont emmené s’acheter un sex-toy ou qu’ils lui ont appris à se masturber.

C’est le respect mutuel et la qualité du dialogue entre vous qui aident dans le domaine complexe de la vie amoureuse et sexuelle.

 

Vidéo en langue des signes (6 minutes 34 secondes)

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